Compression du nerf ulnaire
La compression du nerf ulnaire Qu’est-ce que le syndrome du nerf ulnaire ? Il s’agit dans la plupart des cas de la compression d’un nerf
Il s’agit du syndrome canalaire le plus fréquent du membre supérieur (l’autre étant la compression du nerf cubital au coude).
Ce syndrome correspond à une compression d’un nerf important de la main : le nerf médian. Ce nerf se situe au niveau de la paume de la main.
Le nerf médian pénètre dans la main en traversant le canal carpien accompagné des 9 tendons fléchisseurs des doigts. Ce canal inextensible est constitué en arrière d’une gouttière osseuse et est fermé en avant par un puissant ligament : le ligament annulaire antérieur du carpe.
Ce nerf assure la sensibilité des pulpes du pouce, de l’index, du majeur et le bord externe de l’annulaire et également la commande de petits muscles situés dans la main.
La compression du nerf médian lors de son passage dans le canal carpien se traduit par des fourmillements, un engourdissement et parfois des douleurs du pouce, de l’index et du majeur. En principe, ces signes apparaissent la nuit, vous réveillent vers 3h du matin et disparaissent en secouant la main pendant quelques minutes. L’atteinte des 2 mains est très fréquente. A un stade plus avancé et en l’absence de traitement apparaît une baisse de la force et une diminution permanente de la sensibilité (difficulté à ramasser des petits objets et à boutonner une chemise).
L’électromyogramme est le seul examen complémentaire indispensable : il permet de confirmer le diagnostic, de déterminer l’importance de la compression, de rechercher une anomalie sur les autres nerfs du bras et de poser l’indication opératoire.
Idéalement, vous devez vous présenter à la consultation avec les résultats de l’EMG. Cet examen doit être prescrit par votre médecin traitant.
Au début, le traitement peut-être médical : il consiste en l’injection de corticoïde dans le canal carpien et à porter une orthèse de repos nocturne de façon prolongée.
La chirurgie est proposée lorsque l’atteinte est déjà marquée à l’électromyogramme et ou lorsque le traitement médical est inefficace.
Cette intervention sera efficace si elle est effectuée au bon moment, pas « trop tard ». Si le nerf est comprimé trop longtemps (plusieurs années), il sera altèré de façon importante et parfois définitive. Sa libération chirurgicale donnera de moins bons résultats.
L’intervention est réalisée en ambulatoire, sous anesthésie loco-régionale (bloc axillaire échoguidé) ou sous WALANT (Wide Awake Local Anesthesia No Tourniquet). Une courte incision cutanée de 2 centimètres environ (technique mini-open à ciel ouvert) est réalisée dans la paume de la main. L’épais ligament qui ferme le canal carpien est sectionné en totalité permettant de décomprimer le nerf médian. La synoviale qui entoure les tendons peut être enlevée lorsqu’elle est épaissie.
Cette technique est rapide, fiable et non douloureuse.
Le patient regagne son domicile avec un pansement compressif pour protéger sa cicatrice qu’il garde 2 jours. Au moment de la levée du bloc (réveil du bras) il est conseillé de prendre les antalgiques prescrit par votre chirurgien. Ensuite un petit pansement de protection est laissé en place 8 jours jusqu’à l’ablation des fils par une infirmière permettant ainsi d’utiliser sa main le plus rapidement possible.
Les suites opératoires ne sont pas douloureuses et les engourdissements disparaissent en général vite dès la première nuit.
En revanche, en cas de trouble sévère de la sensibilité et de compression ancienne, la récupération de cette sensibilité peut prendre davantage de temps et parfois être incomplète. Cette évolution est fréquente chez les patients âgés. Dans ce cas, des douleurs importantes qualifiées de neuropathiques et répondant mal aux antalgiques habituels peuvent survenir dans les suites de l’intervention.
Pour obtenir une récupération fonctionnelle rapide, il faut entreprendre une mobilisation progressive, régulière immédiatement de la main dès le lendemain de l’opération.
La cicatrisation du ligament se fait habituellement en 6 semaines.
De façon transitoire et variable d’un patient à un autre et d’une main à l’autre chez le même patient, il existe une diminution de la force de 20 à 30 % associé à des douleurs cicatricielles. Cela correspond à des phénomènes inflammatoires liés au processus de cicatrisation. L’utilisation active de la main durant cette période est vivement conseillé.
La récidive est inhabituelle mais n’est jamais exclue.
Une fiche spécifique sur le suivi post-opératoire vous est remise le jour de la consultation.
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